Chapitre 5

Nous restons quelques secondes, qui me paraissent une éternité, à nous regarder. Il s’approche de moi, toujours en me souriant.

Ori : Enchanté Soraya !

Moi (en bredouillant) : Moi aussi !

Ava : Eh bien, que t’arrive-t-il ? C’est vrai qu’il est impressionnant mais il est vraiment très gentil, c’est un amour !

Alon : N’en fait pas trop non plus, elle va avoir peur et Ori va perdre sa virilité (faisant un clin d’œil à son frère) on va s’assoir ?

Ava et lui vont s’installer dans le canapé, Ori et moi n’avons toujours pas décrochés le regard l’un de l’autre. Il est là devant moi à me regarder avec ses beaux noirs, un petit sourire en coin qui me fait chavirer. Je sens le rouge qui me monte aux joues alors je décide de rejoindre Ava et Alon qui se racontent leur journée, j’entraine avec moi Ori qui s’assoit à côté de moi. Nous restons chacun de notre côté avant qu’il décide de briser le silence.

Ori : Que fais-tu dans la vie ?

Moi : Je suis réceptionniste dans un hôtel, et toi ?

Ori : Je suis athlète de haut niveau. Tu viens d’où ?

Moi : Je suis française, je viens de Paris, je suis ici pour le travail !

Ava se lève et nous coupe, elle souhaite que je vienne l’aider pour le diner. Je laisse à contre cœur Ori pour lui donner un coup de mains. La fin du repas approche, nous avons beaucoup échangés tous les deux, je suis encore un peu timide mais son sourire et son doux regard me charment. Ava propose de sortir en ville ce que j’accepte volontiers les garçons sont, eux aussi, enthousiastes.

Nous sortons de l’immeuble et marchons vers le centre. Les frères sont derrière nous pendant nous ouvrons la voie. Ava, après quelques rapides coups d’œil vers les garçons, se croche à mon bras et se penche vers moi avec un regard plein de complicité.

Ava : Alors, le petit Ori ne te laisse pas insensible ?

Moi : Non pas du tout !

Ava : Allez arrêtes, dès qu’il te dit un truc tu es plus rouge qu’un piment !

Moi : Bon, tu veux savoir la vérité ?

Ava : Toute la vérité !

Moi : C’est lui le gars de la boutique !

Ava (surprise) : Sérieux ! Ah oui, je pense savoir pourquoi, leur tante adore les fleurs, elle était sur Tel aviv quand tu es venue la première fois à la maison.

Ceci explique sa présence dans la boutique, je me retourne discrètement pour le regarder. Je pensais être vraiment discrète mais il est lui aussi en train de me contempler. Il me sourit et me fait un rapide clin d’œil. J’ai l’impression d’être seule avec lui à ce moment-là, Ava, toujours à mon bras, regarde les vitrines et Alon parle à Ori en regardant légèrement par terre devant lui. Celui-ci encore une fois ne prêt pas attention à son frère. Nous arrivons devant une discothèque et le videur nous laisse entrer. A l’intérieur, les garçons vont chercher les consommations pendant que nous nous installons à une table.

Ava : Je n’arrive pas à croire que c’est lui qui t’as fait autant d’effet, tu sais c’est quelqu’un de très bien ! Et vous seriez mignon tous les deux ensemble !

Moi : Il a l’air d’être quelqu’un de bien, il m’inspire confiance en tout cas et puis il a très bon esprit (je conclus en rigolant)

Ava : Je te connais, je sais que tu accordes très peu ta confiance mais avec lui, tu peux me croire, tu ne risques rien !

Je lui fais un grand sourire et regardent les deux frères revenir vers nous avec les boissons. Alon sert sa belle et Ori dépose mon verre avec délicatesse devant moi. Après quelques gorgées avalées et des petits coups d’œil échangés avec Ori, je décide d’aller sur la piste de danse, je suis vite rejointe par mes trois compagnons. Alon et Ava s’éloignent un peu et Ori se rapproche de moi, nous dansons ensemble quelques instants avant qu’il se rapproche de moi et me glisse à l’oreille.

Ori : Tu es magnifique ce soir, ta robe te va à ravir !

Moi : Merci ! Euh…je voulais m’excuser pour l’autre jour…tu sais quand…je suis partie de la boutique.

Ori : Il n’y a pas de problème, sur le coup, je n’ai pas très bien compris ta réaction mais en t’écoutant parler au vendeur, j’ai entendu ton accent. J’ai deviné que tu n’étais pas d’ici.

Nous sommes interrompus par Alon qui nous indique qu’Ava et lui retournent à la table. Nous continuons à danser, à rire et à nous amuser quand nous nous rentrons dedans sans le vouloir. Je me tiens le front et il se penche pour me demande comment je vais et nous éclatons de rire, on se remet à danser. Quelques minutes s’écoulent, on se regarde toujours intensément, il m’attrape doucement par les hanches et me plaquent contre lui pour m’embrasser. Ses lèvres sont douces et chaudes, j’ai l’impression de partir ailleurs avec lui, mes mains se posent sur sa nuque. A notre table, je crois apercevoir Ava qui laisse échapper un petit cri de joie ce qui attire l’attention d’Alon, il nous cherche dans la foule et nus regarde en souriant. Ce délicieux est brusquement arrêté, en effet, je sens une main m’attraper par les cheveux et me tirer de force vers le sol, en dehors des bras protecteurs d’Ori.

Stupeur et effroi dans la salle, je reprends rapidement mes esprits pour voir une femme blonde à peu près de ma taille, dans mes âges et toute menue, mettre une claque à Ori. Elle se met à hurler.

?: Tu es sérieux là ? C’est qui cette trainée !

Ori (ne comprenant pas) : Déborah !?!

Déborah : C’est comme ça que tu te comportes quand je ne suis pas là ?

Ori : Mais…toi et moi c’est…

Déborah (le coupant) : Non, je ne veux rien savoir…

Ava arrive à toute vitesse vers moi, Alon quand à lui essaye de contenir Déborah qui déverse sa colère sur Ori. Je sens du sang coulé sur ma lèvre. Je regarde Ava perdue.

Moi : Je ne comprends pas là, c’est qui elle ?

Ava : Déborah, c’est…

Elle se tait et écoute quelques minutes la dispute. Déborah et Ori, qui a perdu son calme, sont en train d’hurler aussi fort l’un que l’autre. S’en est trop, je me lève t’en bien que mal et tourne le dos à tout le monde. J’entends Ava et Ori m’interpeller.

Ava : So, tu vas où ?

Ori : Soraya…attends !

Je continue mon chemin sans me retourner. Je les sens me courir après tous, Ava, Ori et Alon. Arrivée dans la rue, Ori qui a été le plus rapide, me retient la main. Je me retourne et me dégage avec force et colère avant de perdre légèrement mon calme.

Moi : Lâches-moi !

Ori : Je suis désolé, je vais t’expliquer !

Moi : M’expliquer quoi ? Hein ? Me dire que c’est pas totalement fini avec ta nénette ? Que c’est dur de te séparer d’elle ? (en hurlant plus fort) où tu voulais juste que je sois ton plan cul !!

Ori : Non, je te jure que non !

Moi : Alors dis-moi Ori ! Réfléchis bien car les salades des types comme toi je les connais pas cœur ! J’ai failli foutre ma vie en l’air à cause d’un mec comme toi !

Ava : So, je te jure…

Moi : Toi ça va hein…elles sont pas mal les tiennes non plus…genre il est gentil, il est mignon…foutez-moi la paix !

Je me retourne un peu rapidement ce qui me fait vaciller, j’arrive tant bien que mal à marcher jusqu’à ma résidence. Je me soigne et pleurs, encore une fois je me suis fait rouler.