Il me plante un léger baiser sur la joue. J’ai envie de pleurer, ce n’est pas un fossé entre lui et moi…c’est carrément un ravin ! Gabriel nous coupe en voulant descendre des bras de son père. Il retourne jouer avec ses cousines. Myriam nous propose de passer à table. Je me retrouve entre Lina et Alon, Ori pile en face de moi. Lina me glisse à l’oreille que Tal et lui ont eu une discussion dehors et qu’il lui a donné ma lettre, elle me racontera le reste en rentrant.
Moi : Tu es sûr qu’il ne va pas la lire avant ? Et s’il s’agace en la lisant ? Je n’ai pas envie de gâcher l’anniversaire de Gabriel !
Lina : Fais nous confiance !
Le repas se déroule tranquillement, je ne parle pratiquement pas. Alon et Lina essaye de me faire participer mais rien ne sors. Ori fait comme si tout allait bien et quand on me pose une question, il me regarde, me scanne. Je ne suis pas à l’aise. Au moment du gâteau, Myriam insiste pour que nous fassions une photo tous ensemble et ensuite une Ori, Gabriel et moi. N’ayant pas le choix, je prends Gabriel dans mes bras et Ori nous entoure tous les deux des siens. Avoir ses mains posées sur moi me donne des frissons, son contact me rassure et l’espace d’un instant je suis apaisée mais je suis vite ramenée à la réalité quand le flash de l’appareil photo crépite et qu’il se retire. Nous nous asseyons et Gabriel souffle ses bougies. Myriam part dans la cuisine avec le gâteau pour couper les parts avec Lina, Tal, Alon et Adel sont dans le patio en train de parler sport et moi je me retrouve seule avec Ori. Gabriel s’en va, encore une fois, jouer avec ses cousines. Je n’ose plus bouger, je pose mes bras sur la table et me triture les cheveux pour me donner de la contenance. Il me regarde faire avec un léger sourire aux lèvres.
Ori : J’ai toujours adoré quand tu fais ça, c’est une manie que tu as quand tu es stressée !
Moi : Stressée ? Non, non ça va !
Il pouffe.
Ori : D’accord…comment vas-tu ?
Moi : Ca va !
Ori : Tu es sûr ? Je te trouve fatiguée…
Moi : Je ne dors pas beaucoup depuis quelques temps, et toi ? Tu vas bien ?
Ori : Eh bien…ça va…seul mais…ça va !
Cela me fend le cœur de l’entendre dire ça. Je souffle un bon coup et je me lance.
Moi : Tal t’a donné quelque chose ?
Ori : Oui, il m’a bien donné ta lettre…
Moi : Tu n’es pas obligé de la lire, tu…
Ori : Si, je vais la lire. Pas maintenant rassure-toi, je ne veux pas que tu te sentes mal à l’aise.
Moi : Merci !
Il pose sa main sur mon genou et commence à me dire quelque chose mais nous sommes coupés par Myriam qui revient avec le gâteau. Nous rentrons ensuite à la maison. Les enfants sont restés chez les grands-parents pour finir le week-end avec eux. Je m’installe avec Lina devant la télé, Tal nous rejoins.
Lina : Bon alors, vous vous êtes dit quoi ?
Tal : Tu es une curieuse toi, et si j’attendais d’être seule avec So pour lui raconter ?
Lina : Tu perdrais du temps, elle me raconterait tout après !
Moi : Pas faux !
Tal : Ok, alors…je lui ai demandé comment il allait, il m’a dit que c’était déjà dur sans toi So mais que ça le devenait de plus en plus. Il était très fâché de la situation et il ne comprenait pas pourquoi tu avais été voir Thomas. Il est fâché contre lui-même aussi, car si vous êtes dans une situation pareille c’est aussi de sa faute et je pense que ça, il l’a bien compris.
Moi : Oui mais c’est moi qui suis partie !
Tal : Oui mais ne t’inquiètes pas, il a bien compris pourquoi ! Il m’a avoué que tu lui manquais énormément tu sais. Il ne sait pas comment revenir vers toi, il a peur que tu le rejettes. Il a eu peur que Thomas revienne encore dans ta vie… d’ailleurs à ce propos…
Moi : Quoi ?
Tal : Il m’a tout raconté à propos de ton ex…enfin ce qui s’est passé de son côté !
Moi : Tal, tu me fais peur ! Dis-moi tout !
Tal : Thomas a été le voir au dojo et l’a menacé ! Il lui a dit que s’il ne repartait pas avec toi en France, il ferait tout pour briser votre couple, Ori n’a pas voulu t’en parler pour ne pas t’effrayer. Et puis, quand tu es venue t’installer chez nous, il a été attrapé Thomas. Il lui a demandé pourquoi il revenait ici après t’avoir jeté, l’autre lui a expliqué que quand vous vous êtes vu, tu lui as clairement expliqué que ce n’était pas la peine que tu aimais Ori. Il a voulu essayer et il repartirait sans toi !
Moi : Ouf ! Je suis soulagée, j’ai cru qu’il l’avait vu pour lui casser la figure…
Lina : Il n’aurait pas eu tort !
Moi : Oui mais si la presse l’apprend, ça aurait pu lui coûter sa carrière et bye bye Rio !
Tal : En tout cas, je lui ai donné ta lettre, il m’a promis qu’il la lirait en rentrant Je le connais et je peux t’assurer qu’il était en panique au début car il a cru que c’était des papiers pour divorcer.
Moi : Tu lui as expliqué ?
Tal : Oui, maintenant, tu attends patiemment !
Lina me fait un clin d’œil style « Tu vois, je te l’avais dit ». Le soir même, je m’installe dans mon lit et me passe un dvd. Je touche mon petit ventre qui commence à s’arrondir. Tal et Lina sont partis tous les deux pour une soirée en amoureux, je suis, donc, seule. Je commence à somnoler devant mon film. J’entends la porte d’entrée s’ouvrir et se refermer, les deux tourtereaux doivent être rentrés plutôt. Soudain, la porte de ma chambre s’ouvre ce qui me sort de mon sommeil léger, je me redresse pour regarder qui est là. Je sens mon cœur palpiter à fond dans tout mon corps tellement la peur me paralyse. La porte s’ouvre vraiment doucement et je vois Ori apparaître dans l’encadrement de la porte. Je souffle un coup en le reconnaissant. Il entre et la referme derrière lui et vient s’installer dans le lit près de moi. Je m’allonge face à lui, il me prend dans ses bras et m’embrasse le front.
Ori : J’ai lu ta lettre…
Moi : …
Ori : Je t’aime mon cœur, je suis sincèrement désolée de t’avoir fait souffrir comme ça, je ne me rendais pas compte ! Je ne veux pas te perdre !
Moi : Moi non plus, je suis désolée de ne pas avoir su te le dire ! Tu m’as tellement manqué !
Je me sers contre lui et il m’enroule de ses bras, j’ai l’impression de revivre. Il se dégage un peu, me sourit et me touche le ventre.
Ori : C’est vrai ? On va avoir un autre petit bébé toi et moi ?
Moi : Oui, regarde mon petit ventre !
Je me mets sur le dos et il regarde avec attention mon petit bidon, il l’embrasse tendrement et me reprend contre lui. Nous nous endormons dans les bras l’un de l’autre.
Quelques temps plus tard…
C’est un matin du mois d’Août, le soleil brille et les oiseaux chantent mais nous sommes tirés de notre sommeil par les ronflements de Gabriel. Ori et moi, nous nous regardons et nous rigolons en l’écoutant. Je ne l’ai pas entendu nous rejoindre cette nuit. Il est couché entre nous deux, sa petite couverture sur lui. Ori tend son bras et me caresse la joue. Je rapproche ma tête de lui pour coller mon front contre le sien. Il va pour m’embrasser quand des pleurs surviennent de la chambre d’à côté. Ori se lève et part dans celle-ci. Gabriel ronchonne et se colle à ma poitrine. Je lui caresse tendrement les cheveux, Ori revient avec notre petite fille dans les bras qui a le sourire jusqu’aux oreilles.
Moi : Gabriel regarde qui voilà !
Gabriel : Je veux dormir moi !
Moi : Allez mon ange regarde !
Il lève la tête regarde son père et sa sœur.
Gabriel : Nina, tu es déjà debout ?
Nina lui sourit et tend les bras vers nous. Ori, qui s’était arrêté devant la porte de la chambre, s’installe avec elle dans le lit. Nous faisons un gros câlin tous les quatre.
Je regarde Ori.
Moi : Mais dis-moi, c’est un jour spécial aujourd’hui !
Ori : Chérie…mon anniversaire c’est la semaine prochaine !
Moi : Oui, je sais mais c’est ton anniversaire de médaille aux JO !
Déjà un an qu’Ori a été médaillé de bronze, nous sommes allés à Rio tous les trois et avons vécu cette journée à fond. Avant çà, c’était déjà un athlète reconnu mais après notre vie n’a plus été la même…je veux dire point de vue médiatique. Des journalistes tous les jours devant la résidence, des galas, des interviews etc… enfin c’est le jeu…
Notre couple est sorti plus fort de toute cette histoire et nous avons pu accueillir notre petite Nina en Janvier dernier. Ori me parle déjà d’un troisième.
Alon lui c’est retrouvé une copine, Clara, une jolie blonde.
Notre famille a trouvé son équilibre et j’en suis plus qu’heureuse.
FIN
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