Chapitre 13

Toute la table est choquée par la révélation d’Alon.

Alon : Elle est partie…elle m’a quitté…et elle en a parlé à personne !

Moi : Mais pourquoi ?

Alon : Elle n’avait plus de sentiments pour moi enfin c’est ce qu’elle m’a dit

Ori : Elle ne t’a rien dit à toi Soraya ?

L’entendre m’appeler par mon prénom me déstabilise, je le regarde et il continue.

Ori : Ah non, elle n’a peut-être pas pu vu que tu étais trop occupée avec tes histoires…

Myriam : Tu as des ennuis Soso ?

Tout le monde me regarde avec un regard interrogateur. Ori, lui continue.

Ori : Pas tellement en fait, c’est juste son ex qui est en Israël pour la récupérer et elle est allée le voir hier soir…peut être qu’elle aussi va partir et retourner en France !

Alon : Ce que tu peux être stupide et jaloux parfois !

Ori : Quoi ? Jaloux ? Tu ne le serais pas toi ?

Alon : C’est la colère qui parle Ori, elle n’a rien fait de mal !

Ori : Ah oui, allez voir son ex alors que tu as promis le contraire. Tu dirais quoi toi ?

Alon : Je dirais qu’elle a bien fait !

Ori : Pourquoi ?

Moi : Stop c’est bon les gars !

Adel : Elle a raison, arrêtez s’il vous plait !

Alon : Elle a eu peur pour sa famille, pour toi et pour votre fils !

Ori : Quand tu as peur tu manges et tu bois un coup avec ta peur ? Je ne te comprends pas, COMMENT TU PEUX REAGIR COMME CA ?

Alon : PARCE QUE C’EST MOI QUI L’A ENCOURAGE A Y ALLER A CE RENDEZ-VOUS !

Un nuage passe, je me tiens la tête entre les mains. Alon a hurlé tellement fort que toute la rue a du entendre. Alon reprend calmement.

Alon : Elle t’a fait une promesse, je le sais ! Elle ne voulait pas aller le voir mais c’est moi qui l’ai forcé !

Ori : Pourquoi, tu t’en es mêlé ?

Alon : Parce qu’elle est confrontée à un autre problème, toi !

Ori : Ce sont mes problèmes avec ma femme !

Tal : Peut-être mais tu le fais vivre à ta famille aussi ce problème !

Ori : Alors vous êtes tous contre moi ! Et toi, Alon, ta séparation ça ne te va mais pas du tout !

Moi : Il a juste voulu nous aider !

Ori : Ah oui, te pousser à voir ce mec là… c’est vraiment de l’aide !

Moi : Mais je n’existe plus pour toi ! Gabriel non plus !

Ori : Mêles pas notre enfant à ça !

Moi : Si… tu passes ta vie au judo, tu es tellement à fond dedans que tu nous calcules plus ! Il y en a que pour les JO ! J’en peux plus !

Ori : Tu veux que j’arrête c’est ça ?

Moi : Non, j’ai pas le droit de te demander ça…je veux juste que tu t’occupes de ta famille quand tu n’es plus au judo. J’aime plus Thomas, ma vie elle est avec toi ! Je lui ai dit hier, et je ne reviendrai pas en arrière !

Je me lève de table, prends mon fils et quitte la maison. En rentrant, Gabriel est endormi dans son lit. Je fais mon repassage et arrêtes en plein milieu. J’appelle Ava, répondeur :

« Alors toi aussi, tu me laisses ! Ava, je ne comprends pas pourquoi tu es partie. On s’est vu la semaine dernière et tout allé bien… Pourquoi tu ne m’en as pas parlé ? Je suis à ce point si préoccupé par mes problèmes de couple ? Rappelles-moi, je t’en supplie… Je ne sais pas si je vais arriver à tenir ! »

Je raccroche et essuie mes larmes. Je rassemble mes affaires et celle de Gabriel. Ma belle-mère m’appelle rapidement. Elle m’informe qu’Ori est en route vers l’appartement. Elle me dit qu’elle comprend mon raisonnement et qu’ils ont confiance en moi. Je lui explique que la cohabitation avec Ori va être très compliquée et que je préfère me retirer quelques temps. Tal qui est à côté de sa mère me fait savoir que lui et sa femme peuvent m’héberger avec Gabriel, le temps que la situation s’améliore. Je peux rester le temps que je souhaite. Je suis touchée par ses mots. Ils m’attendent dès ce soir si je le veux. Je leur dit que je prépare les affaires et que nous serons chez eux dans une heure environ. J’ai le cœur gros en faisant mes valises mais je ne supporte plus la situation. Ori rentre au moment où je boucle la valise de Gabriel. Il me regarde commencer la mienne.

Ori : Tu fais quoi ?

Moi : Je pars Ori !

Ori : Tu vas où ?

Moi : Je ne sais pas encore, Tal m’a proposé de m’installer chez eux pendant un temps…

Ori : Tu me quittes ?

Moi : Je ne sais pas…j’y arrive plus Ori, t’es pas là ! Gabriel te réclame tout le temps et tu n’es pas là ! Tu t’énerves pour un rien ! Tu ne cherches même pas à comprendre ce que j’ai fait hier !

Ori : Je sais que c’est dur en ce moment, je suis désolé…mais Thomas !

Moi : Pourquoi tu le mets encore entre nous ?

Ori : Il te veut et je ne supporte pas !

Moi : Et tu me le fais payer… je peux encaisser plein de chose. Là c’est trop ! Il y a notre fils aussi si tu n’es pas là pour moi…sois présent au moins pour lui !

Je pose ma valise par terre et me dirige vers la porte. Je retourne chercher Gabriel dans sa chambre et le mets dans les bras d’Ori.

Moi : Tu peux venir le voir quand tu veux, n’importe quand et à n’importe quelle heure…

Il embrasse son fils tendrement, pendant un instant, je retrouve le papa d’il y a quelques mois. Il l’installe dans sa poussette et je pars vers ma voiture. En m’arrêtant derrière cette porte qui sépare Ori de moi, je l’entends fondre en larmes. Les miennes coulent de plus en plus, j’ai le cœur déchiré. J’ai des questions plein la tête, j’aimerais faire demi-tour, rentrer et le prendre dans mes bras, lui dire qu’on va y arriver mais il m’a tellement laissé tomber, que je ne peux pas.  Est-ce qu’on s’aime assez pour se retrouver ? Va-t-il voir qu’on a des problèmes tous les deux ? Je n’ai pas forcément fait les bons choix mais j’aimerais tellement que tout redevienne comme avant…